MARAIS | TRANSFORMATION D’UN APPARTEMENT | PARIS

Localisé dans une configuration en dent creuse, l’immeuble, bâti à la fin du XVIIIe siècle, avait déjà subi un rehaussement partiel de toiture, permettant d’ouvrir d’étroites vues côté rue. L’appartement du R+5, sous combles, bénéficiait ainsi d’ouvertures réduites sur rue et possédait d’importants combles non habitables.
Le projet, consistant en la démolition du versant de toiture côté rue, a permis de donner davantage de surface habitable et davantage de volume à l’appartement, uniquement par la modification de la pente de toit, sans impact sur la hauteur de faîtage. L’opération a également permis de créer une terrasse filante, en récupérant la surface de combles perdus autrefois inutilisables. La nouvelle façade créée, en retrait de la façade principale, reprend scrupuleusement le rythme, les teintes et matérialités de cette dernière, pour que le nouvel attique s’intègre au mieux à cet immeuble et au quartier patrimonial dans lequel il s’insère.
L’appartement, entièrement remanié, a gagné en volume et en clarté. L’espace a été optimisé par la réalisation de mobilier sur mesure tirant profit de chaque irrégularité dans cette construction ancienne, tout en conservant les qualités esthétiques de l’appartement préexistant en mettant notamment en valeur le solivage ancien sur le versant de toiture non modifié par le projet.

Le système constructif choisi est un système d’ossature bois et de façade légère, permettant de reporter les charges directement sur les poutres maîtresses du plancher bas préexistant, sans renfort des structures anciennes. Pour ce faire, une grande poutre en bois massif, ancrée au sol, parcourt toute la largeur du bâtiment, et permet de répartir l’ensemble des charges de la façade, composée de poteaux de bois logés dans les trumeaux surmontés d’une panne sablière. Sur cette dernière s’ancrent tous les arbalétriers de la charpente du nouveau pan de toiture créé.
La façade est constituée d’un enduit sur ITE (isolant rigide, panneaux de fibre de bois 100mm), d’OSB, d’isolant (laine de roche 145mm) dans l’épaisseur de l’ossature bois, d’un pare-vapeur et d’un doublage intérieur. Au droit du balcon nouvellement créé, un nouveau solivage a été installé, dans l’épaisseur duquel l’isolation a été renforcée pour garantir le confort thermique de l’appartement inférieur.

Le développement d’un projet de surélévation dans une situation de dent creuse urbaine permet de réduire les déperditions thermiques des immeubles mitoyens en supprimant des surfaces nues de pignons aveugles. Mais ce type de projet améliore aussi le comportement thermique intrinsèque du bâtiment puisque la surélévation est une manière de rénover les toitures existantes dégradées pour réduire les déperditions thermiques tout en favorisant l’augmentation de la densité urbaine et la création d’ensembles urbains compacts qui présentent une proportion plus faible de surfaces exposées à l’air extérieur.